Le courage ordinaire #CahierDeCrise

Exception à la règle du confinement, en début d’après-midi, j’ai pris le temps de me rendre compte sur place de la mobilisation exceptionnelle des professionnels de santé du territoire de Martigues au sein du centre de consultation Covid-19. Et de leur témoigner de notre soutien et de notre reconnaissance, tout simplement. J’ai pu suivre le parcours avec le docteur Gérard Eddi, mesurer tout le travail qui a été fait pour organiser les choses, grâce à la communauté professionnelle territoriale de santé. J’ai fait la belle rencontre de femmes et de hommes, affairés pour accueillir et prendre soin. Ils m’ont fait part de leur besoin de matériel supplémentaire, que j’ai relayé dès aujourd’hui. J’ai pu avoir un bel échange aussi avec deux femmes chargées de l’entretien des lieux pour la mairie. Un travail essentiel et nous nous sommes dits ensemble que certains le redécouvraient aujourd’hui... 

Je me suis également adressé aujourd’hui au gouvernement et au Préfet à propos de la fermeture des marchés, afin qu’une réflexion soit engagée pour adapter la règle et rendre nos choix plus efficaces. Dans un certain nombre d’endroits appropriés, ils peuvent permettre de désengorger les lieux d’approvisionnement existants, de limiter les déplacements inutiles et de proposer une offre adaptée à tous notamment en produits frais en maintenant des circuits courts et la continuité d’une production qui va rentrer dans une phase tendue en matière de maraîchage.

Ce matin, j’ai participé au bureau de la commission des affaires sociales et le travail confiné commence à s’organiser, en articulation avec la mission d’information dont je suis membre. C’est mieux ainsi. Ce soir, j’ai donc pris part à la discussion de cette mission, ainsi que je l’annonçais hier. J’ai dû réduire considérablement mon intervention, en me concentrant sur les aspects sanitaires les plus brûlants. 

Nous devons faire face à une crise sanitaire majeure, mondiale, inédite. L’onde de ses conséquences dans la société est d’une ampleur considérable, et notre peuple l’affronte avec un immense courage. C’est d’abord cela que j’ai voulu lui vous dire. Ce courage, ce n’est pas celui de chefs de guerre, il est largement partagé, et chacun et prend sa part à sa mesure. Et il faut, dans ce tableau, souligner évidemment celui des personnels soignants déjà soumis à rude épreuve d’ordinaire, celui des pompiers, celui des caissières, celui des ripeurs sur leurs bennes, celui des ouvriers et des agriculteurs qui subviennent aux choses les plus essentielles, celui des chercheurs, des laborantins, celui des professeurs, celui des enfants. J’en oublie. Il est là, le courage. Et c’est parce qu’il est aussi une denrée ordinaire.

Décidément, nous ne sommes pas « en guerre », ça n’a pas de sens, nous sommes en lutte, oui, face à la crise. Il ne faut pas étouffer la société, elle doit être mobilisée, donc respectée. La liste des questions qui se posent est longue comme le bras. 

Celle des pénuries, d’abord : Celle des pénuries, d’abord : quand le gouvernement prévoit-il de sortir de la pénurie de masques ? On s’inquiète aussi des blouses. Comment s’occupe-t-il de la pénurie de médicaments ? Qu’attend-il pour nationaliser FAMAR et Luxfer, qui pourraient concourir à un pôle public ? Et pour réactiver les savoir-faire du site FAREVA de Romainville ? Quelles dispositions ont-elles été prises pour les tests ? La stratégie de sortie du confinement, cela se prépare et pas uniquement dans des cabinets ministériels. 

Le plan pour l’hôpital, ensuite : c’est une urgence. Il ne doit pas être conçu en vase clos. Combien d’argent immédiatement ? Quelle programmation pluriannuelle ? L’ONDAM va-t-il être relevé ? Le gouvernement va-t-il renoncer à ses habitudes de privatisation et de marchandisation pour la sortie de crise ?

Car nous devons penser une relance qui soit sociale et écologique et non pas dictée par le marché. Et je ne parle pas ici de ceux qui se tiennent (ou plutôt pas) sur nos places.

J’ai été ému, comme beaucoup, en Provence, au Sénégal et ailleurs, par la disparition de Pape Diouf, hier soir. Journaliste à La Marseillaise, Président courageux de l’Olympique de Marseille, il était soucieux de la cité et du monde. 

Un ami taxi m’a appelé aujourd’hui et au-delà des problématiques concrètes que nous avons évoquées, c’était surtout pour me raconter avec enthousiasme l’initiative prise avec le boulanger de Canto-Perdrix, de livrer hier au petit matin, des croissants au personnel de l’hôpital. Elle est belle, l’humanité.

 

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