#MissionCovid19 : audition de la Ministre du Travail

Audition de Mme. Muriel Pénicaud, ministre du Travail

Mercredi 22 avril 2020

 

On a autant de mal à comprendre la stratégie de confinement que la stratégie de déconfinement. Vous donnez le sentiement d'une entre-deux car si on comprend bien des activités sont encouragées à redémarrer sans attendre le 11 mai, le tout à bas bruit.

 

Une attention d'autant plus forte doit être portée aux conditions de travail. Or, nous apprenons que les inspecteurs du travail se seraient vu demander de mettre la pédale douce. Sur ce sujet je vous demande des comptes et je veux protester contre la mise à pied de l'inspecteur Anthony Smith.

 

Là où il y a de l'activité, les organisations syndicales doivent être autorisées à intervenir et les tribunaux de prud'homme doivent pouvoir juger les affaires urgentes.

 

Les personnes atteintes du covid qui ont travaillé pendant le confinement, a fortiori les soignants mais pas seulement, ont de très nombreuses chances d'avoir contracté le virus à cette occasion notamment celles au contact du public. Nous demandons la reconnaissance du caractère professionnel et la prise en charge par la branche ATMP y compris dans une logique préventive.

 

Enfin, je veux saluer le personnel de Pôle emploi. Vous avez sans doute des indications prévisionnelles sur le chômage. Dans les mois qui viennent, il va y avoir besoin de mesures supplémentaires et d'une remise en cause de la réforme notamment son premier volet. Il faut, Madame la Ministre, une nouvelle négociation.

 

Pour le chômage partiel qui va devoir accompagner une reprise progressive, la prise en charge à 100% du salaire serait nécessaire jusqu'à deux SMIC. Son utilisation, par ailleurs, doit être contrôlée et il est inacceptable qu'il soit utilisé par des multinationales qui versent de gros dividendes. Et pour faire face à la crise et aux nécessités d'accéler la transition écologique, ne pensez-vous pas qu'il faut imaginer un dispositif plus performant et sécurisant que le chômage partiel et parfois le chômage total avec un contrat de professionnalisation de nouvelle génération.

 


 

La vidéo de la séance