Site antique de La Corderie

Lettre à MME. Elisabeth NYSSEN, ministre de la culture - 20/11/2017

Comme vous le savez, l'avenir du site antique de La Corderie à Marseille suscite de vifs débats depuis la cession du terrain sur lequel il se situe par la ville de Marseille à l'entreprise Vinci, en 2013 pour la réalisation d'un projet immobilier. Habitants, élus, architectes, personnalités du monde de la culture et scientifiques se sont déclarés fermement opposés à ce projet. Les mobilisations et initiatives se succèdent pour la sauvegarde du site.

Je partage les arguments des défenseurs de notre patrimoine culturel et je soutiens leur démarche.

La nomination au ministère de la Culture d'une personnalité comme la vôtre, issue de monde de la culture, a laissé entrevoir une lueur d'espoir de voir gagner le patrimoine culturel dans le bras de fer qui l'oppose au projet immobilier et sa promesse de rendement financier pour l'entreprise Vinci.

Mais la DRAC a sanctuarisé seulement une infime partie du site, 635m2 sur les 4000 que compte le terrain. Les opposants au projet s'interrogent sur les enjeux et critères qui ont présidé à cette décision qui voue la majeure partie du site au bêton.

Le CIQ Saint Victor avec les organisations citoyennes et des scientifiques plaident, en effet, pour une valorisation de la totalité du site grec antique. Ils émettent des réserves sur l'efficacité de  l'accord passé entre votre ministère et le promoteur. Selon le communiqué de votre ministère, il lui est demandé de prendre « plusieurs engagements afin de garantir la visibilité et une meilleure restitution des vestiges conservés, de favoriser leur accessibilité et de développer les médiations à destination des publics ». A quelques jours de la présentation du dossier de protection du site au titre des monuments historiques, les défenseurs du site souhaiteraient connaître le contenu du cahier des charges qui doit encadrer les travaux de protection des fouilles du terrain de La Corderie.

 

Il me semble que leur demande de transparence est légitime et qu'ils ont le droit d'avoir connaissance de tous les éléments de ce dossier.

C'est pourquoi, je vous remercie de bien vouloir leur faire parvenir copie du cahier des charges.